Marcher dans l’herbe, la terre, la boue, les feuilles ?
La première chose que l’on remarque en marchant pieds nus, c’est la fermeture au vivant ou l’on s’enferme avec nos chaussures. Avec, on marche sans regarder nulle part, écrasant des milliers de vies sans même qu’on ne le remarque. Araignées, fourmis, coccinelles, criquets, punaises... la liste est longue et ne s’arrête pas que du côté de la faune, puisque la flore aussi a droit à notre piétinement sans considération.
Tout juste si on fait attention à ne pas marcher sur une limace, une crotte de chien ou un insecte un peu trop gros, ce qui nous obligerait à nettoyer nos godasses, imaginez le drame.

Par contre, une fois pieds nus, on réalise toute la vie au niveau de nos pieds ! Et en même temps, la fragilité de nos pieds. Fini les piétinements intempestifs, cette fois, on fais bien attention ou on mets les pieds, car vous ne marcherez sur une ronce pieds nus qu’une seule fois : les fois d’après, vous ferez bien attention.

Autre surprise : les sensations retrouvées. Avec nos chaussures, on ne ressent que le cuir, on ne ressent pas vraiment les éléments sur lequel on marche. Pieds nus, on sens la douceur du gazon, les brindilles qui le compose, le moelleux de la terre, le craquement des feuilles et leur état de décomposition -une feuille venant de tomber à terre est douce comparée à une feuille d’automne déjà craquelante. Rien à voir avec la douleur des graviers ou la saleté du goudron, nos éléments favoris...
N’oublions pas la chaleur et le froid des éléments sur lesquels ont marche : le gazon peut être chaud l’été mais garde l’humidité, tandis que la pierre met du temps à chauffer mais sèche vite.

Alors, oser essayer de vous mettre à nus, au moins vos pieds, retrouver votre nature !