Beaucoup de gens parlent à leurs animaux, que ce soit pour donner des ordres ou par simple empathie. Certains vous diront même que les animaux nous comprennent, et il est vrai que certains semblent tout à fait comprendre ce qu’on leur dit, que ce soit dans leur réaction ou simplement leurs actions. Un chien qui va réconforter une personne qui pleure, un autre qui s’excite quand on lui dit que quelqu’un va arriver, les exemples sont nombreux et divers sur le sujet. Alors certes, on pourra rétorquer que c’est plus à la tonalité et l’intensité de la voix qu’aux mots que les animaux réagissent, mais il n’empêche qu’ils comprennent nos réactions à nos mots et à nos postures. Certains prétendent même que c’est un signe d’intelligence.

Mais qu’en est-il de l’inverse ? Comprenons-nous nos animaux quand ils s’expriment ? Essayons-nous de comprendre ? C’est rarement le cas. Lorsque le chien aboie, on tente avant tout de le faire taire, pas de le comprendre. A aucun moment on tente de décrypter ce que son aboiement signifie, alors même qu’il existe plusieurs tonalités et intonations signifiant diverses choses. Il en va de même pour son chat.

Et avant même parler de miaulement ou d’aboiement, les animaux s’expriment surtout par leurs gestes et expressions, ce qu’on ne regarde que rarement, et ce qu’on comprend encore moins. Pourtant, la queue, les oreilles, les babines, les poils disent des choses, sans parole, mais par gestes.

Pire encore : certaines personnes apprennent ces gestes, mais la plupart du temps, c’est uniquement pour leur propre intérêt, notamment pour "l’éducation", l’élevage, que ce soit les chiens ou les chevaux. On apprend à les comprendre pour mieux les éduquer, ou plutôt, les dominer, les faire obéir. L’échange est à sens unique, on veut bien apprendre à comprendre l’animal mais uniquement pour le dominer et le faire obéir à nos désirs.

A quand un vrai dialogue, sans enjeu, sans désir, sans domination, d’égal à égal ?