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Se baser sur le régime social des abeilles ?

On peut penser que le régime social des abeilles est la monarchie, ou tout tourne autour de la reine. Il n’en est rien.

En premier lieu, il est à signaler qu’il est vain de vouloir se baser sur les abeilles ou les fourmis pour structurer notre société, car nous n’avons pas grand chose en commun. Si nous voulons vraiment nous baser ou nous comparer à un système social animal, le plus proche est celui des loups ; proche mais pas vraiment comparable non plus, finalement.
Ceci dit, concentrons nous sur le système des abeilles. Une monarchie ? On pourrait le croire, puisque la reine est le centre de tout les soins, et que ses ouvrières, ses vassales, s’occupent de toutes les taches, de l’élevage du couvain à la récole en passant par la garde, et les mâles ne sont la que pour forniquer.

Mais en réalité, ce n’est pas vrai : la reine a un traitement spécial uniquement du fait de sa fonction, qui est de pondre constamment, et donc, de maintenir un nombre d’effectifs suffisants. Ses ouvrières sont en réalité sa progéniture, et ladite progéniture peut très bien l’assassiner si elle se fait trop veille ou malade. De quoi donner des idées pour un régime humain, car le rang de la reine n’est du qu’à sa fonction, et sa survie ne vaut que si elle est acceptée par les ouvrières et si elle est suffisamment efficace. D’ailleurs, je viens d’écrire que les ouvrières sont sa progéniture, mais ce n’est pas forcément vrai : si la reine meurt, sa progéniture lui survit, et pourra très bien accepter une nouvelle reine ou en élever une nouvelle, parmi leurs "petites sœurs" à venir.

Par ailleurs, ne pensez pas que les abeilles sont communautaires : elles peuvent très bien accepter des abeilles voisines dans certaines conditions. Bien sur, si elles viennent les piller, elles vont les chasser, mais dans les cas ou l’abeille ramène du nectar ou du pollen, elles l’accepteront sans problème.

Ensuite, l’autre grande tendance des abeilles, c’est le déroulement de leur vie : toutes vont passer par différentes fonctions, toujours les mêmes : nourrice les 10 premiers jours, bâtisseuse, puis gardienne et régulatrice de la température, elle termine, vers le 20ème jour, par devenir récolteuse, que ce soit de pollen, de nectar ou d’eau. Cette dernière tâche finit par sa mort d’épuisement, ou parce qu’elle aura été attrapé par un prédateur.
Un déroulement qui a l’air similaire pour toutes les abeilles au premier abord. Mais ce n’est pas non plus forcément vrai. Car les abeilles peuvent très bien s’adapter, et une récolteuse peut revenir en arrière et revenir défendre la ruche, par exemple.

Toujours est-il que leur structure sociale est basée sur l’entre aide permanente et la défense de leur ruche. Elles n’hésitent pas à sacrifier leur vie pour préserver la ruche, quitte à s’attaquer à des ennemis bien plus gros qu’elles. Elles peuvent tuer leur reine sans sourciller, et peuvent accepter des étrangères dans certains cas.

En fait, le régime des abeilles ne doit pas se voir dans la vision des individus, même si chaque abeille est unique et aura des réactions propres à elles, mais bien comme un corps social tout entier, ou il n y a ni chef ni reine. Le terme de reine est trompeur et devrait être remplacé par le terme de "mère" ou de "pondeuse", car la "reine" ne donne aucun ordre, elle n’est pas obéi par ses ouvrières mais seulement pouponné par ces dernières dans l’unique but qu’elle fasse son devoir de façon permanente.
Chaque action n’est pas issu d’un ordre quelconque, mais découle d’une logique propre à la sauvegarde de la ruche. C’est un régime qui n’existe pas chez nous, et qu’on ne pourra jamais atteindre, car nous sommes fondamentalement différent des abeilles ou des fourmis.

C’est pourquoi il est vain de vouloir tendre vers la cohésion sociale de ces dernières : nous n’y arriverons pas. Autant se baser sur un système bien à nous, prenant en compte non seulement nos forces, nos idées, mais aussi et surtout, nos faiblesses. Il y aura toujours des traitres, des fainéants, des profiteurs, des idiots, des incapables, des maladroits. Impossible de leur demander de réaliser différents métiers à différents stades de leur vie. Impossible de croire qu’on pourra les changer.

Alors, continuons à admirer ce système quasi parfait qu’est celui des abeilles et des fourmis, et cessons de rêver à arriver à une telle perfection, que nous ne possédons pas.

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Date de rédaction : 18 mars 2014

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