C’est l’été, et la structure la plus plébiscitée, et de loin, c’est, évidemment, la piscine. Longtemps réservée à une élite, les piscines sont désormais accessibles à un grand nombre, de par leurs différentes tailles mais aussi de par leurs matières : exit le bétons, place au plastique et à la tôle, qui vous offriront une piscine décente.

Mais toutes ces piscines ont un point commun : leur dangerosité. Vous avez certainement du suivre les quelques drames qui ont eu lieu, ou des enfants tombaient dedans pour finir par mourir noyés, ce qui a incité l’État à obliger les gens à mettre en place une barrière protectrice pour enfants, que vous en ayez ou non. Mesure un peu exagérée soit dit en passant, mais ceci est un autre sujet.
Car, en dehors des rares enfants qui y meurent, il y a des millions d’animaux qui meurent chaque année dans les piscines : je veux bien sûr parler des insectes. Attirés par le chlore et/ou par la fraicheur de l’eau, ils y viennent se poser pour y boire ou récolter de l’eau. Et souvent, se laissent piéger dans l’enfer bleu. L’enfer ? Oui, car, vous l’aurez remarqué, il n’existe pas de bord de piscine pouvant servir à remonter : mis à part si l’on possède des bras, comme nous, il devient très difficile de s’extirper de la piscine. C’est ainsi que des crocodiles, élans et autres bébêtes peuvent s’y retrouver coincer. Même vos chiens peuvent s’y laisser piéger.
Mais en dehors de ces grands animaux qu’il n’est pas vraiment possible d’ignorer -surtout le crocodile- la majorité des animaux qui s’y noient sont, très largement, les insectes. Vous me rétorquerez certainement qu’au vu de leur nombre, ce n’est pas si grave que cela, et qu’en plus, c’est une bonne chose lorsque cela concerne des mouches, par exemple. Je vous répondrais que vous vous trompez, parce que, de une, même les mouches sont utiles, et surtout, de deux, leur nombre ne cesse de diminuer de par nos activités polluantes, de par nos transports et par nos lumières qui les attirent et les brûlent. Et la majorité des insectes tués ne sont ni des mouches, ni des moustiques, mais des guêpes et abeilles. N’en rajoutons pas avec les piscines, surtout qu’il est facile de s’en prévenir.

Car oui, il existe deux moyens pour prévenir ce massacre gratuit et inutile. Le premier, très simple mais jamais réalisé, ou presque : le support. Il suffit d’y mettre 2 ou 3 planches fines pour laisser une chance aux insectes de prendre patte pour repartir sans plus de dommage.
La seconde solution, plus complexe à mettre en œuvre, pérennisera votre piscine de la meilleure façon qui soit : cela s’appelle la piscine naturelle. Késaco ? Très simple, vous remplacez le chlore par des plantes, vous faites un peu de place à quelques organismes comme des poissons, et vous voilà avec une piscine naturelle, non polluante, qui évitera à de nombreux insectes une mort assurée ou qui, en tout cas, pourront à ce moment nourrir d’autres organismes, ce qui rend leur mort écologiquement acceptable.
Alors, loin de moi faire de la publicité, malgré les préjugés, la piscine naturelle n’est pas vraiment plus chère qu’une piscine synthétique, et la piscine naturelle n’a pas forcément besoin de 100 hectares pour ce faire, même si elle possède quelques contraintes, liée à la place car il faut, en plus du bassin de baignade, un bassin de "recyclage" naturel, composé de plantes, mais aussi par rapport au terrain constructible : si vous ne pouvez pas construire de piscine creusée à cause de votre terrain pour une raison ou une autre, par extension, vous ne pourrez non plus pas faire de piscine naturelle.
Mais mis à part cela, la piscine naturelle n’offre que des avantages, ou presque.

Alors, si vous voulez œuvrez pour la biodiversité et la nature, pensez y. Ne laissez pas mourir des millions d’insectes par idéologique bornée et réductrice, et laissez une chance à ces insectes qui égayent les environs et œuvrent à naturaliser un peu nos blocs de bétons qui sont appelés villes.