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Nous nous accaparons l’image des animaux

Effrayant de voir ce que nous faisons des animaux : nous les massacrons pour nous accaparer leur image.

L’exemple le plus emblématique est l’ours. Annihiler dans toute l’Europe, il orne pourtant la chambre de millions d’enfants sous forme de peluche. Mais l’ours n’est pas le seul animal dont on a volé l’image.

Après avoir eu affaire avec une espèce qui nous fascine par l’admiration ou plus souvent, la peur et la crainte, nous nous mettons à la haïr puis à la chasser, à s’éloigner d’elle le plus possible et à la massacrer au nécessaire. Et après s’en être éloignés, nous voilà désormais avec une image mentale de ces espèces, qui ne va plus nous quitter, ou difficilement. Araignées, chauve-souris, souris, loup.. Sont des animaux qu’on retrouve bien souvent dans les jeux vidéos, sous forme généraliste, simpliste, bien éloigné de leur réalité : ce sont souvent des ennemis qui nous agressent et qu’il faut tuer. Exit toute spécificité des différentes espèces existantes, aux oubliettes les réalités, ce sont des ennemis qu’il faut tuer, point barre. Et tant pis si les chauve souris, araignées et souris ne vont jamais nous agresser, sauf pour se défendre, et la encore.

Mails il n’a pas fallu attendre les jeux vidéos pour qu’on vole et transforme l’image des animaux. Livres, films, bd, mangas, contes, poèmes et histoires ne sont pas en reste, et ont tous retirés leur pierre à la réalité. Grand méchant loup, loup du Gévaudan, dents de la mer, ours maléfiques, rage du renard... Au cours des siècles, nous avons donné une étiquette négative à la plupart des espèces qu’on côtoie, pour justifier d’autant plus leur massacre.

Et à côté de cela, leur image supposée va peu à peu se transformer, et cette image radoucie va peu à peu s’imposer dans les esprits et les goodies. Peluches, figurines, porte clés, posters... Et même avant notre ère de production massive, les armoiries ont participé à ce changement, en donnant une image modifiée de la réalité, transformant la réalité.

D’un côté, on rend les vrais animaux plus féroces, plus sanguinaires, plus méchants que ce qu’ils sont vraiment, ce afin de limiter leur nombre ; de l’autre côté, on les enjolive pour les rendre plus mignons, plus câlins.
Et cela, sans aucunement prendre en considération les espèces existantes, on catégorise les chauves souris comme "chauve souris" alors qu’il y a 27 espèces différentes rien qu’en France, et pour les autres espèces, surtout les insectes, c’est encore pire !
On fait ainsi l’amalgame entre toutes ces espèces et on en arrive à mettre dans le même sac des animaux inoffensifs aux côtés d’animaux pouvant nous déranger : combien de tipules et autres syrphes tués, pensant qu’ils étaient des moustiques ou des guêpes ?

Notre vision de la nature est totalement erronée, loin des réalités, et ceci, au détriment des animaux qu’on va massacrer suite à l’image qu’on s’en fait, et non pas aux réalités.
Tuer le réel pour préserver l’image de ce qu’on s’en fait ; est-ce cela notre leitmotiv ? Au vu de la situation actuelle, on pourrait le croire.
Ne faites pas confiance aux contes et histoires, côtoyez les animaux pour en connaitre la vraie nature, ou préférez les avis objectifs, scientifiques, écologiques.

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Date de rédaction : 23 octobre 2016
Dernière modification : 24 mai 2016

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