Comme d’habitude, une majorité de personnes se bouscule au portillon pour critiquer le gouvernement en place, pour critiquer chaque parole proférée, chaque non parole, pour dire ce qu’il aurait fallut faire, pour affirmer sa haine anti policiers, bref, pour contester le pouvoir et chacune de ses décisions.

Pourtant, dans cette majorité, bien peu s’était prononcé contre ce barrage avant cet évènement tragique. Très peu de gens s’étaient intéressé sur cet énième projet destructeur, et pour cause : ils sont tellement légions et finissent si souvent par leur finalisation que plus personne n’y prête attention, ou si peu.
Des projets commencent à être contestés, par leur gigantisme inutile ou, pour ce projet, par leur portée réduite à une poignée d’exploitants agricoles, pour une destruction d’une zone humide abritant des dizaines d’espèces.

Hélas, en France, l’écologie reste un sous domaine cantonné à quelques jolis discours une ou deux fois par année, une ou deux mesure(s) qui ne changent rien, et toujours sous l’impulsion d’associations et de personnes. C’est ainsi que contrairement à bien d’autres manifestations violentes qui n’entrainent aucune arrestation voir, des blessés... Du côté des policiers exclusivement, chaque manifestation d’écologistes est sévèrement réprimée, avec régulièrement coups et blessures pour les manifestants pourtant souvent pacifiques.

Le problème, c’est qu’ils sont souvent pacifiques, pas toujours : de plus en plus régulièrement, parmi les manifestants se terrent quelques casseurs, quelques anarchistes ou des gens de l’extrême gauche qui haïssent la police et ses effectifs et cherchent toujours l’affrontement. Ce qui légitime les sureffectifs policiers et la violence qu’ils peuvent user.
Mais ne voir dans ce tragique accident qu’une bavure policière ne serait qu’être borgne dans un monde d’aveugles : les manifestants n’étaient, ce jour, pas particulièrement pacifiques et ont affronté la police.
Mais à ce jour, inutile de s’avancer sur la faute des manifestants ou des policiers : seule l’enquête pourra déterminer les coupables de cette personne tuée ou décédée.

Malheureusement, toute cette effervescence autour de ce tué, toutes ces paroles et ces enquêtes gomment totalement l’origine du combat, et les vrais responsables : dans ce drame, il ne faut pas oublier que le but du combat est d’annuler un projet irresponsable et égoïste qui causera un tort irréparable sur la nature.
Et les véritables responsables, ce sont ces pensées, qu’une grande majorité des gens ont : de considérer la nature comme un bien de l’humanité, de considérer que l’économie est plus important que l’environnement, de croire à la supériorité de l’humanité sur les animaux, de penser pouvoir tout maitriser grâce à la technologie.

Alors, à l’heure actuelle, le projet du barrage au Testet est arrêté. Mais pas pour la bonne raison. Pas parce que le bon sens l’a emporté, pas parce qu’on a décidé de privilégier la nature à un projet à court terme, même pas suite aux manifestations. Pour geler ce projet, il aura fallu un mort. Faudra t-il à chaque projet destructeur la mort d’un manifestant pour tous les arrêter ? Et quand bien même le projet s’est arrêté, n’est-il pas déjà trop tard ? Les travaux sont déjà entamés, les engins lourds, les manifestations et les policiers ont certainement largement piétinés le terrain, et le chahut a certainement fait fuir toute la faune environnante et tout cela, sans aucunement remettre en cause tout les autres projets destructeurs, sans même remettre en cause cette vision de l’humanité par rapport à l’environnement.

Il faudra certainement encore bien des manifestations pour faire bouger les choses.
Si vous désirez suivre l’actualité de ce barrage, toutes les infos se trouvent sur ce blog.