Pourquoi y a t-il autant de campagnes en faveur des abeilles ? Parce qu’elles vont mal, leur population décline. Mais pas que. Si ce n’était que ça, on en entendrait pas plus parler que les papillons, bourdons, frelons, fourmis et tout les autres insectes, mais aussi tout les autres animaux qui les consomment, que ce soit les mammifères, batraciens, oiseaux et tout les autres.

En réalité, si on en parle autant, c’est pour notre seul intérêt. Les abeilles pollinisent les fleurs, certes, mais en dehors de ça, les abeilles apportent énormément en matière économique :

 Du travail, même si les apiculteurs professionnels ne sont pas très nombreux, ils existent et vivent des abeilles

 Du loisir : la majorité des apiculteurs sont des amateurs, amateurs qui trouvent de quoi s’occuper durant leurs week end

 Du travail, encore : les fabricants et vendeurs spécialisés dans les produits de la ruche peuvent proposer de nombreux produits : vareuses, cadres, ruches, combustibles, couvres cadres, portes, gants, pantalons, livres, sirops, enfurmoirs, lèves cadres, etc.

 Les produits de la ruche : miel bien sûr, mais aussi cire, gelée royale, pollen, reines et essaims

 Un secteur économique : les abeilles restent les principales pollinisatrices pour de nombreuses cultures, et donc, de nombreux secteurs

On a donc tout intérêt à favoriser les abeilles, par contre, pour les autres insectes, les avantages sont moindre, on va donc les laisser mourir à petit feu sans que cela n’inquiète personne. Pourtant, la nature n’est pas aussi simple : on ne peut consentir à protéger une seule espèce parmi des centaines. Si l’on veut sauver les abeilles, il faudra avant tout sauver leur environnement, leurs milieux. Et en préservant ces milieux, on va donc protéger de nombreuses autres espèces. L’environnement, ce n’est pas un choix d’espèces, c’est un choix de milieux, et qui dit milieux dit nécessairement de nombreuses espèces.
La sauvegarde de l’environnement, c’est du tout ou rien : soit on préserve le tout intégralement, soit on ne fait rien. On ne pourra pas sauver les abeilles et nos cultures sans leurs précieux auxiliaires. On ne peux pas généraliser nos pratiques de sélection sur la nature toute entière, sinon, elle dépérira forcément, car la nature est un tout.