Depuis des dizaines d’années, une chape de plomb existe autour de la chasse. Le nombre d’adhérents ne fait que de diminuer, mais pourtant, leur poids politique parait toujours aussi fort, et bien des politiques et élus continuent d’obéir sagement aux chasseurs, quand ils ne leur font pas des cadeaux.

Mais cette année, les choses semblent un peu bouger. Évidemment, tout vient des diverses associations sur le sujet, notamment l’Aspas, le RAC et Ferus, qui traitent régulièrement de la chasse, mais la contestation commence à percer un peu chez certains journalistes ou politiques, comme le nouvel observateur qui a subit des pressions de la part des chasseurs, s’insurgeant d’une pratique que les chasseurs réalisent pourtant depuis de nombreuses années et ce, en toute impunité.
Les actions des anti ours aussi d’ailleurs, qui officiaient toujours sans aucun rappel à la loi ni le moindre début de condamnation, se sont vus un peu engueuler par une préfète.
Certes, les anti ours ne sont pas forcément des chasseurs et inversement et certes, ce n’est qu’une petite engueulade qui ne débouche sur rien, mais il faut bien commencer quelque part.

Et du côté des associations, ils ne baissent par leur régime contre les déviances de la chasse : plainte de l’Aspas contre un massacre réalisé sur des terres appartenant à des chasseurs, claquage de porte du comité loup de la part de Ferus, manifestation de la part du RAC...
Même si le comité loup continue d’être une vaste blague (les décisions ne me semblent pas prises par rapport à ce comité, à se demander pourquoi Ferus est resté aussi longtemps), même si la manifestation n’a ramené que peu de monde, même si la plainte prendra de longs mois (années ?) avant d’aboutir, il faut saluer toutes ces actions réalisées pour leurs finalités.

Leurs finalités ? Rappelons les, car certains font croire qu’on aimerait interdire la chasse sans aucune nuance.
La première de ces finalités est de limiter les massacres d’espèces : ils nous parlent de régulation, mais à les écouter, ils chasseraient toutes les espèces de façon continue sur toute l’année, exterminant la plupart d’entre elles. Il est de notre devoir d’apporter un regard extérieur sur leur pratique, tout comme il est indispensable de limiter tout les autres loisirs, même ceux qu’on ne pratique pas. Imaginez ce qu’il se passerait sans code de la route, par exemple.
La seconde finalité de ces actions, c’est, simplement, de remettre à sa place la chasse, c’est à dire, un loisir pour une minorité. Et de ce fait, empêcher ce loisir d’empiéter sur les autres loisirs que sont la cueillette aux champignons, le vtt, le cheval, le jogging ou la simple promenade dans la forêt.

Une fois ces deux finalités mises en place, à ce moment la, on pourra effectivement regarder sur une réduction de la pratique de la chasse, idéalement jusqu’à sa fin, et ce, pour deux raisons :
 la chasse n’a plus d’utilité : nous ne nous nourrissons plus par la chasse, nous pouvons manger de la viande sans passer par cette pratique, et c’est d’ailleurs ce que nous faisons largement
 le nombre de chasseurs ne cesse de diminuer : preuve que la pratique devient obsolète et cruelle pour de plus en plus de citoyens. Et lorsqu’une activité se réduit, il est normal de vouloir redéfinir son poids.

Alors, enfin une évolution concernant la pratique de la chasse ? Ne rêvons pas trop, et ne crions pas victoire trop tôt. Cela semble un peu bouger en ce début d’année, mais rien de concret n’est fait. Et la virulence de certains chasseurs va forcément continuer de retarder l’inévitable : à nous de continuons le combat pour qu’enfin, la chasse devienne un loisir comme un autre, qui pourra être traité comme n’importe quel autre loisir, sans pression et sans menaces ; pour qu’enfin les animaux puissent vivre un peu plus tranquillement, et pour qu’on puisse se promener sans peur de se prendre une balle perdue.