Notre mode d’avancée est toujours le même : d’un milieu naturel donné, on commence à l’exploiter. Puis, on le cultive, puis, on le transforme. Mais avant même de l’exploiter, comment accède t-on à cet habitat ? Simple, en s’y rendant ! Et comment on s’y rend ? En y mettant des chemins d’accès.
On débute donc par implanter une route ou une voie ferrée pour pouvoir accéder plus simplement à tout un tas de nouveaux milieux, qu’on finira par exploiter par la suite.

Vous pensez que c’est un vieux processus qui n’a plus cours ? Vous avez tort. Pour le moment, il y a encore des milieux préservés, mais pour combien de temps ? La forêt jadis impénétrable qu’était l’Amazonie subit, depuis de nombreuses années, un grignotage intensif de ses extrémités, ce qui est déjà en soi catastrophique, mais ce nouveau projet finira d’achever cette forêt primaire : la Chine ambitionne d’y mettre une voie ferrée qui traverserait toute l’Amazonie.
En clair, ce sera le début d’une immense fragmentationen deux, ce qui coupera véritablement la forêt en deux, et amènera à l’éradication de millions d’espèces animales et végétales, rien que pour les travaux, et par la suite, à chaque passage de train qui massacrera toute la vie qui y passera : les bisons en Amérique du Nord et les éléphants en Asie n’y résistent pas, gageons que le reste de la faune n’y résistera pas non plus.

Et une fois cette ligne effective, qu’est ce qui empêchera d’en faire une seconde, une troisième, une quatrième, jusqu’à quadrillé l’Amazonie et la transformer de forêt primaire en forêt de palmes ? En tout cas, en vue de l’évolution des choses, ça semble bien parti pour se réaliser.