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L’industrialisation de l’alimentation‏

Allez, une fois n’est pas coutume, j’ai envie de choquer. Alors, choquons.

J’imagine que vous savez toutes et tous ce qu’il s’est passé durant la seconde guerre mondiale : on nous le matraque suffisamment longtemps, au collège, au lycée, à la fac, à la télé, à la radio, sur internet, bref, partout.
Donc, les "fameux" fours qui ont anéanti des millions de personnes, et plus précisément des juifs, pour une sombre raison idéologique.

Et si je vous dit que ce n’était rien ? Rien en comparaison d’aujourd’hui ? Alors, non, je ne suis pas en train de nier cet aspect de l’histoire, l’humanité a fait tant d’horreurs que cela ne m’étonne guère, juste, que mettre autant d’accent sur l’Histoire me paraît assez malsain, parce que nous jugeons un pan de l’Histoire sans nous mettre dans le contexte. C’est facile de juger, mais en le vivant, auriez vous réellement fais ce que vous dites ? Et pourquoi jugez exclusivement ce pan de l’Histoire alors qu’à travers les millénaires, l’humanité a fait subir tant et tant de massacres et d’épurations ethniques ? Alors, certes, le fait que ce fut industrialisé rend l’action d’autant plus méprisable, mais je suis certain que si les conquistadors avaient les mêmes moyens, ils les auraient utiliser sans vergogne.

Bref, excusez moi, je m’égare. Donc, je disais, la Shoah n’est rien en comparaison de ce qui se passe aujourd’hui. Vous voulez une preuve ? Ok.

8800 kilos de viande sont produits chaque seconde dans le monde, autrement dit, 280 millions de tonnes chaque année dans le monde.
L’abattage des animaux pour la consommation carnée représente plus de 1090 animaux par seconde, soit 60 milliards d’animaux tués chaque année pour 280 milliards de kilos (vs. 44 milliards en 1950).
Selon la FAO, il se consomme plus de 9075 kilos de viande chaque seconde dans le monde, soit 286.2 millions de tonnes pour l’année 2010. Cette consommation a progressé de 2.3% par an au cours de ces dix dernières années.
38 kilos de viande étaient consommés par chaque habitant de la planète en 2009 (en moyenne bien sûr). On estime que chaque Terrien consomme 730 grammes de viande par semaine soit plus que les 500 grammes que préconise le GIEC pour chaque personne à l’horizon 2050 dans un scénario de stabilisation du climat.
Selon le ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, pour l’année 2008, la production totale bovine s’établit à 6.03 millions de têtes, en baisse de 1.5% par rapport à 2007. La consommation de viande bovine accuse un repli de 1,2% sur l’année et retrouve le volume atteint en 2006.
Avec 25 millions de kilos par an, le steak haché représente près de 20% de la production de viande bovine en France.
Pour 225000 tonnes de bidoche vendue qui engendrent un chiffre d’affaire d’un milliard d’euros, le groupe agroalimentaire français Charal, spécialisé dans l’abattage et la transformation de produits carnés, abat chaque semaine 7000 bovins, 12000 porcins et 1000 ovins, et désosse 30000 quartiers.
30000 tonnes de viande de cheval sont consommées en France chaque année, ce qui représente 20000 chevaux abattus par an.
Selon le ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, la production porcine de 2008 en France était très proche du niveau de 2007 avec 25.6 millions de têtes.
Ce sont 3364 kilos de viande de porc qui sont produits chaque seconde dans le monde.
Chaque seconde, 19 porcs sont abattus et consommés en Chine, soit 600 millions de cochons tués chaque année pour la consommation porcine dans ce pays.
17 millions de tonnes de fourrage sont annuellement destinéesà l’alimentation animale, ce qui correspond à une production de 562 kilos par seconde.
Près de 225 millions de vaches européennes ont produit 551 millions de tonnes de lait en 2007 (contre 470 millions il y’a 10 ans). Les vaches sont nourries avec des fèves de soja (56,5 millions de tonnes consommées par le bétail européen en 2003), principalement en provenance du Brésil et d’Argentine. Cela représente une production de 17472 litres de lait à la seconde.
704 litres de lait sont produits en France chaque seconde, soit 23.3 millions de tonnes de lait annuellement, selon le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel). En Europe, la laiterie française se situe au deuxième rang derrière l’Allemagne.
Plus de 20 millions de tonnes de fromages ont été fabriquées en 2010, soit près de 655 kilos par seconde.
Plus de 10 millions de tonnes de beurre ont été produites dans le monde en 2010, soit 330 kilos par seconde selon la FAO.
Depuis un demi-siècle, la production mondiale de viande est passée de 44 millions à plus de 220 millions de tonnes, avec 1,8 milliard de moutons et de chèvres, 13,5 milliards de poulets, 1,3 milliards de bovins et 1 milliard de cochons destinés à nos assiettes...
Chaque seconde, 1590 oeufs sont consommés au Etats-Unis, soit 50 milliards par an !
Chaque année, 37 millions de canards et 700000 oies sont gavés en France. La production de foie gras représente 1.17 kilos par seconde en France, soit 17000 tonnes et 20500 tonnes au niveau mondial.
Environ 135 millions de dindes sont élevées chaque année en France, et la plus grande partie sur un mode intensif, dans des hangars sans fenêtre, qui deviennent très vite sales, humides et qui peuvent contenir 25000 volailles (6.5 à 8 dindes par m²).
En 2009, 1067 tonnes d’antibiotiques vétérinaires ont été déclarées en France, soit 2923 kilos d’antibiotiques pour animaux chaque jour, soit encore 34 grammes par seconde. Un élément alarmant pour la qualité santiaire de la viande.

5 milliards d’animaux de boucherie et plusieurs milliers de milliards de poissons sont chaque année consommés rien qu’aux Etats-Unis, ce qui correspond à 25 animaux et 12500 poissons par personne ! Le dernier chiffre fantastique enveloppe la pêche minotière (fabrication des farines animales dont nous nourrissons nos animaux de boucherie...).

Issu du livre "Les orphelins de Gaïa", de Michel Tarrier, pages 165-168, qui a pris pour source les statistiques mondiales écologiques du web, site du planétoscope (http://www.planetoscope.com/ )

Alors, vous en sortez ? Pour faire plus simple, on retiendra le nombre ahurissant de 60 milliards -60 milliards- d’animaux tués chaque année ! On est très loin des 6 millions de morts en 6 ans de la Shoah (mas ça reste un évènement tragique, nous sommes d’accords).

Et comment se fait-il que nous en soyons arrivés là ? On va me répondre que c’est la suite logique de l’expansion de l’humanité, et c’est, en partie, vrai. Mais ce ne serait qu’une couverture, un tiers d’explication couvrant les éléments les plus importants.
D’autres facteurs expliquent cela : déjà, la mondialisation, qui a permis de réduire les coûts, ce qui rend la viande plus accessible pour tout le monde.
Mais ça aussi, ce n’est qu’un tiers d’explication.

En réalité, la cause majeur de cette consommation énorme, c’est... L’industrialisation. Et nous rentrons (enfin) dans le cœur du sujet.
Car, ce que je veux dénoncer ici, c’est l’industrialisation, qui est, selon moi, l’une des causes majeurs des problèmes de nos sociétés actuelles.

L’industrialisation, la mécanisation, la chaîne, ont été des éléments importants de l’essor de nos produits de consommation. Et ce fut, à l’époque, une avancée remarquable, réduisant les coûts et pouvant produire bien plus qu’avant.
C’était d’autant plus exceptionnel que cela produisait un nombre incroyable d’emplois ; ainsi, tout les secteurs étaient servis, et personne ne pouvait rien en redire. Si l’automobile a tant prospéré, c’est grâce à ses chaines de montage efficaces et en constantes améliorations ; c’est un fait. Les ordinateurs, emballages, parfums, portables, livres, etc, etc, ont suivi le même chemin, et ont pu prospéré grâce à ce mode de production.

Hélas, le seuil a été franchi après la seconde guerre mondiale et l’Europe, qui s’était vue dévastée, avait besoin d’urgence de denrées alimentaires. Et là, fut le commencement du drame. Pour accélérer la production, nous avons commencé à employer des produits chimiques... Ce fut le commencement de la fin de l’industrialisation. Rien de moins.
Car à ce moment précis, nous avons mis le doigt dans un engrenage interdit, l’engrenage de la rentabilité du vivant.
Et puis, nous n’avons cessé de continuer dans cette voie qui ne pourra qu’aboutir sur des drames à tout les niveaux : sanitaire, médical, environnemental...

Nous avions osé ! Et dès lors, tout les "progrès" pour accroitre les quantités, en dépit de la qualité, furent entrepris. Plus, toujours plus, insecticides, pesticides, croissance, moins haut, plus gros, plus gras, résistant aux pesticides, ogm, monoculture...
Le résultat est sans appel : nos sols sont lessivés, la plupart de l’humus est parti dans les océans, les déserts avancent partout, une perte incroyable de la richesse des fruits et des légumes (moins de calcium, moins de vitamines, moins de tout... Sauf de produits chimiques), certaines situations sont d’or et déjà irréversibles.

Et du côté des animaux ? Je vous l’ai dit, 60 milliards tués pour finir dans nos assiettes. L’industrie a aussi pris possession de nos animaux, et si le fait n’était qu’un chiffre, certes énorme, d’animaux tués, ça irait encore, enfin, façon de parler... Car le pire, c’est le traitement qu’on leur inflige !
La Shoah n’était qu’une bien douce mort en comparaison de ces millions d’animaux qu’on assassinent quotidiennement.
Jugez plutôt ! Les juifs, homosexuels et autres tziganes on pu avoir, pour la plupart, une vie plus ou moins belle, libre dans tout les cas, avant de finir de façon atroce, durant, au pire, 5 ans de leur vie.
Les animaux n’ont plus ce luxe depuis bien longtemps. Dès leur naissance... Non, avant même leur naissance, leur sort est tout tracé : avec l’insémination artificielle, on ne les fait plus naître, on les fabrique pour en faire des steaks et des jambons. On les créer pour cela.
Et on se permet d’être exigeant, puisque, dès leur naissance, ils sont soumis à notre jugement : les boiteux, les pas en forme, poubelle. Morts, bien sûr. Et pas d’une façon douce, non, pas de temps pour cela.
Mais à y regarder de plus près, ce sont ces morts qui auront eu la vie la plus heureuse. Les autres seront castrés (porcs notamment) à vif, les dents édentés, les becs limés, les griffes retirées, les queues coupées, et après cela, le gavage à vie commence. Enfermés dans des cages ou ils s’entassent, sans lumière, sans paille, sans rien à part des barreaux métalliques, leur mission : grossir. Engraisser, plutôt. Et le plus rapidement possible. On va donc les empêcher de bouger pour éviter les pertes de masse, les droguer avec des pilules de croissance pour aller plus vite, toujours plus vite, les gaver d’antibiotiques pour éviter toute maladie (sans que ça ne les empêche réellement) et puis, après quelques mois, sans jamais avoir vu un seul rayon de soleil, sans jamais pu avoir vivre un seul jour, une seule seconde, sans aucune relation sociale, voici nos animaux -qui auront subis tout les maux, ça, oui- embarqué pour la boucherie, dans tout les sens du terme. Parce que, forcément, vu qu’ils sont destinés à être tués dans les minutes qui suivent, pour les employés et éleveurs, inutile de prendre des gants : on va frapper, coup de poings, coups de pieds, barre de fer, et va-y que je te tords la queue. Les mutilations ne sont pas rares, tout comme les pattes brisées.
Là... Comment dire... Pour revenir sur ma comparaison, la Shoah, les prisonniers étaient emmenés sans qu’on leur dise ni qu’on leur montre ce qui allait se passer pour eux. Oh, bien sûr, j’imagine que certains s’en doutaient, on a encore un semblant d’instinct en nous, mais dans tout les cas, jusqu’au dernier moment, ils ne pouvaient pas trop devenir ce qui allait se passer.
Pour nos animorts, la subtilité n’est pas vraiment de mise. Pas de rideaux, pas de mur, pas d’hygiène, RIEN : les animaux voient, sentent, entendent, ressentent ce qu’il se passe. Le sang fait figure de rivière, et les carcasses -déjà viande, plus animaux... Mais étaient-ils animaux à un moment donné ?- défilent sous leur yeux.

Vous savez, dans les films, le méchant peut être très cruel, et tuer toute la famille devant les yeux du dernier rescapé. Scène horrible, surtout quand on voit le méchant s’en délecter, et rire de son acte.
Là, nous sommes quelques crans au-dessus. Des gens tuent non pas ta famille, mais tout les animaux de ton espèce qui défile entre ces mains. Et ils n’en rient pas, ils n’ont plus d’émotions, car ils doivent aller à la chaîne. Et en plus de les tuer, ils arrachent les boyaux, le cœur, les yeux, bref, les éléments du corps tout entier, pour en faire de jolies tranches de bidoche qui vont être consommées quelques heures, ou quelques jours après.
Ce n’est plus de la consommation : c’est un massacre, des meurtres en série, préméditées. Et je trouve dès lors, que nous baignons dans l’étape LA plus horrible de l’humanité, bien plus horrible que tout ce que l’Histoire nous a appris.
Un meurtre de masse, pour des individus crées pour cela, qu’on va, en plus, manger. Vous imaginez ? Quelle sorte de monstres sommes nous devenus ?

Et là, je vais encore en rajouter une couche, écolos, tenez vous bien !
La plupart des écolos sont pour l’arrêt de la consommation de la viande. Eh bien, moi, pas. Il est évident qu’au vu des pratiques actuelles, on ne peut être que contre la production de viande, mais alors, dans cette logique, il faudrait aussi arrêter de consommer toute la toxic food, car les méthodes, les mauvaises, sont les mêmes.

Je ne suis pas contre la consommation de la viande, parce que nous sommes omnivores et donc habilité à en consommer, mais ceci, à deux conditions :
1) que ce ne soit pas systématique (les personnes qui mangent de la viande à tout les repas font une grosse erreur)
2) que les animaux soient bien traités

Et quand je dis "bien traités", je ne parle pas de l’étourdissement avant la mise à mort, c’est un gravier dans l’océan, mais un véritable respect de l’animal, qui implique sa liberté (plus d’élevage intensif, un champs, une basse cour, bref, son lieu de vie), son bien être (avec des relations avec ses congénères normaux), et sa mise à mort uniquement lorsqu’il rentre en fin de vie, et non pas quand on l’aura décidé.
A ces conditions, il me semble acceptable de consommer de la viande sans aucun souci éthique. Bien sûr, je ne dirais rien à celles et ceux qui me diront que, quant bien même, la nourriture provenant d’un animal mort est pour eux intolérable : c’est leur choix et leur avis, je le respecte et le trouve légitime. Mais de mon côté, je rétorquerais que, justement, nous sommes, à la base, omnivores et opportunistes, et surtout, c’est aussi une des lois de la nature, qu’on le veuille ou non.

Pour finir, je n’oublie pas le monde du silence, c’est à dire, les poissons, huitres, crustacés, cétacés... Qui, eux aussi, ont commencé à être cultivé de leur vie à leur mort, ce qui est tout autant inacceptable. Certes, alors que certains prétendent que bœufs et poules ne souffrent pas, parce qu’ils ne crient pas, allant à l’encontre de l’évidence même, qui en plus a été démontré par des arguments scientifiques, il est difficile d’imaginer, pour eux, que des poissons, qui n’ont l’air d’avoir ni réaction (à leurs yeux) ni cris, puissent souffrir. Pourtant, du moment que ce sont des êtres vivants, comment ne pas comprendre que la souffrance est innée, dès lors que leur corps est endommagé ? C’est l’évidence même, et il suffit de quelques minutes de réflexion pour arriver à cette conclusion.

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Date de rédaction : 5 septembre 2013
Dernière modification : 21 septembre 2013

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