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Je suis un serial killer

On ne croirait pas, comme ça, pourtant, je suis l’assassin de centaines, de milliers d’êtres vivants ; cela fait longtemps que je ne fais plus le compte...

Mes victimes ? Des insectes, essentiellement. J’en tue tellement que je ne compte plus, pire : je ne les ai jamais comptés. Il me suffit de rouler en voiture pour faire un massacre général. Papillons, mouches, fourmis, moustiques, abeilles, taons, guêpes... Rien ne m’arrête. Et dans 90% des cas, je ne réalise même pas mes meurtres : je peux les contempler une fois mon forfait commis, en comptant les tâches sur le pare brise, le pare chose et le capot, et la encore, une pluie et plus rien..
Mais nos monstres de métal ne s’arrête pas qu’aux insectes, et certains peuvent percuter oiseaux, mammifères et reptiles. Ceux la sont facile à détecter vu qu’on ressentira l’impact, mais cela ne nous arrêtera pas pour autant...

Vous pensez que sans voiture, je suis quelqu’un de fréquentable ? Que nenni ! En vélo aussi, je peux rouler sur bien des bêtes, et même à pieds, chaussés de mes godasses aux semelles si dures que je ne ressens rien : ni les pierres, ni le macadam, et je ne parle bien sûr pas des centaines de fourmis et autres insectes piétinés. Mais je peux tuer aussi consciemment : les mouches m’énervent, alors je les tue. Les moustiques peuvent me piquer, alors je les tue. Les guêpes ou abeilles peuvent éventuellement me piquer, alors je les tue. J’ai entendu dire que les frelons étaient dangereux, alors je les tue. J’ai peur des araignées, alors je les tue. Les limaces me dégoûtent, alors je les tue. Si un animal souffre, je le tue, mais pour mettre fin à sa souffrance bien sûr.
Et même si je ne tue pas de façon directe, je peux tuer de façon indirecte : à midi, un bon hamburger va alimenter un commerce lucratif et tuant : l’élevage. Et ce soir, c’est sushi et pizza au thon !

Non, sérieusement, je suis un véritable serial killer, à tel point que je tue de façon quotidienne, régulière, sans jamais y penser. Je tue, je massacre, je pille, mais je le vis bien. Et quand on tente de m’ouvrir les yeux ? Je m’énerve, je les referme aussitôt et je me bouche aussi les oreilles pour éviter toute remise en question.
Je vis paisiblement, alors pourquoi vouloir bouleverser ma vie ? Pourquoi remettre en question un mode de vie que j’ai mis plusieurs années à adopter ?

Et si l’évolution, c’était ça justement ? Si la révolution, c’était remettre en question ses habitudes ? Les analyser, et faire le tri ? Vivre comme on le désire vraiment ? Vivre en ayant réfléchi à chacun de ses actes, et en les assumant totalement, au point de ne plus fermer les yeux ni se boucher les oreilles quand on vous mettra face à vos contradictions si il vous en reste. Vivre pleinement heureux et conscient de chacun de ses faits et gestes.
Et ne pensez pas que mes arguments sont extrémistes. Personne ne vous interdit à manger de la viande ou à utiliser votre voiture, à ne pas craindre certains animaux et à en apprécier d’autres. Personne ne vous force à aimer la nature, on aimerait juste que vous la respectiez. Chacun de vos choix devrait refléter votre vraie nature, et tout vos choix devraient être justifiés de façon équivalente : par exemple, vous avez détruit un nid de guêpes qui était dans un passage fréquenté, et pour compensez, vous avez installé un nid plus loin.
Continuerez vous à être serial killer sans âme et sans remise en question ou allez vous un jour contemplez vos victimes ?

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Date de rédaction : 1er mars 2015
Dernière modification : 8 septembre 2014

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