Interdire, interdire, interdire. Les anti corrida ont fait du grabuge ? Interdisons les ! Ils ne sont pas d’accord avec nous ? Interdisons les ! Punissons les ! Lynchons les !

Ces arguments parfaitement totalitaires prouvent ce que veulent les pro corrida : interdire le débat, interdire toute contradiction avec leur vision des choses.
Certains me rétorqueront que cette demande fait suite à la manifestation de dimanche qui a débordé et causé quelques dégâts. Certes, mais, et alors ? La majorité des manifestations pour la nature sont réalisées sans aucun incident (anti chasse, anti fourrure, anti nucléaire, anti vivisection, etc), et certaines sont même abusivement réprimandées, avec toujours les mêmes qui subissent.
Et tout ça pour quoi ? Un ou deux article sur la toile, une page dans le journal local, puis, plus rien. Point mort, débat qui n’avance pas, bloqué par les anti nature qui ne veulent aucune concession, et aucune évolution pour les animaux qui seront les premiers à subir la folie de certains.

Alors, pour une fois que les manifestants de la cause animale se sont un peu lâchés, forcément, réprimande immédiate de la part des forces de l’ordre, et occasion inespérée des anti qui n’attendaient que ça : un débordement, même léger. Et tout de suite, une demande de dissolution est évoquée.
Ou le syndrome de l’hôpital qui se fout de la charité.
Les débordements des pro nature sont rares, par contre, pour le camp inverse, c’est le jackpot ! Pas forcément les pro corrida, dont la seule "grosse" affaire est celle de l’agression contre les militants (jugé actuellement), mais pour les autres anti nature en général, les débordements sont légions, rarement médiatisés ni dénoncés, et aucune association pour l’environnement n’a eu l’indécence d’évoquer une quelconque dissolution : chasseurs, agriculteurs, anti ours, la liste est longue et quasiment à sens unique.

Et pourtant, rien ne sera fait contre eux, ou alors, très peu. Et malgré ce deux poids, deux mesures, qu’en est-il ? Les pro nature sont assimilés à des bobo un peu con-cons, les anti ont pignon sur rue d’un point de vue médiatique, mais surtout, au niveau de leurs affaires, rien ne change : ils peuvent continuer à massacrer au nom de la tradition, des lois ou/et de leur liberté, avec quelques rares contraintes pour faire joli.

Démocratie ? La France n’a jamais été démocratique sur le sujet de l’environnement, et rien ne semble changer. Alors, interdire la CRAC ? Ce sera peut être plus honnête que de nous laisser croire qu’ils sont entendus et qu’on prenne en compte leur opinion.