Un peu comme le cueilleur de champignons ou le promeneur qui se font engueuler parce qu’ils se sont fait tirer dessus, comme si c’était leur faute. Mais si, bien sûr ! Le chasseur est dans son bon droit. Peu importe que ce lobby fait dans l’intimidation et que les accidents sont hebdomadaires : en parler, c’est "stigmatiser", "outrancier" ou "caricaturesque".

Oh, les jolis mots que voila, mots forts jolis mais dont le sens n’est pas si sympathique : leur but est simplement de verrouiller le sujet : circulez, y a rien à voir.

Dans cette affaire, c’est la même chose. Remettons nous dans le contexte : une île, des surfeurs, quelques attaques de requins amplifiés par la presse qui oublie que les morts dues aux moustiques ou aux guêpes, il y en a bien plus tout les ans, mais que voulez vous, se faire attaquer par un requin, c’est bien plus racoleur pour faire la première page.
N’oublions pas non plus l’inconscience de certains nageurs et surfeurs, alors même qu’ils sont prévenus des zones et des moments de la journée à éviter, mais dont ils n’ont cure.
Résultat : des attaques qui sont arrivés à un niveau politique, et certains zigotos n’ont pas hésité à réclamer directement, au mieux, la "régulation" des requins, ou plus directement, leur extermination pure et simple.
Peu importe l’état de l’espèce, peu importe son utilité sur l’écosystème, peu importe le fait qu’on puisse éviter la majorité des attaques : le but, c’est de pouvoir surfer ou nager quand on veut et ou on veut.

Alors, pour apaiser un peu les choses, et remettre les idées en place, une association de plongée a eu la bonne idée d’organiser des baptêmes de plongées, pour faire découvrir l’environnement des requins et les requins eux-mêmes, prouvant par la même occasion leur non agressivité, envoyant notamment les invitations à des élus, afin qu’ils puissent statuer non pas sous les pressions, mais sur leur propre expérience et sur la réalité du terrain, ce qui les changerait un peu.

La réalité ? Le bon sens ? Sacrilège ! Provocations ! Nous explique l’association "Protégez nos enfants" (titre plus racoleur, tu meurs) qui n’a pas d’autres buts que d’anéantir le requin et, éventuellement, d’en discuter après, une fois que tout les enfants seront sauvés. Mais vous savez, pour sauvez vos enfants (les nôtres aussi, d’ailleurs), plutôt que d’anéantir les requins, ce qu’on fait déjà plutôt bien, notamment en soupe, il y a une autre solution, qui, je le conçois, appelle à la responsabilité des parents, ce qui n’est pas au goût de tout le monde, certains pensant que c’est aux autres d’éduquer les enfants, mais jamais à eux : cette solution s’appelle... La sensibilisation. Oh, tiens, ce que voulait faire l’association de plongée.

Sensibiliser, c’est quoi ? Eduquer, apprendre à connaître l’animal et éviter ainsi tout souci avec lui, ce qui passe, j’en reviens, à éviter certaines zones et certaines heures pour surfer ou se baigner. Oui, c’est un peu contraignant, mais rappelons le quant même : l’humanité n’est pas la seule espèce sur la planète, et c’est de loin pas l’espèce la plus indispensable qui soit. Si elle veut survivre, il va bien lui falloir apprendre à laisser un peu de place aux autres et ça, c’est loin d’être encore acquis.