La mesure part peut être d’une bonne intention. En effet, on ne peut pas nier l’éveil des élèves sur tout les sujets que doit transmettre l’école, afin de leur ouvrir le plus possible l’esprit.
Cependant, le faire par des personnes à l’avis tranché sur des sujets sensibles n’est pas la bonne solution, puisqu’ils iront forcément donner leur version des choses sans aucune contradiction.

La chasse fait parti de ces sujets sensibles, et les chasseurs font parti de ces gens à l’avis tranché, en tout cas sur la question de la chasse, justement. Ce serait comme expliquer la politique par un membre d’un parti politique : il donnera forcément sa vision des choses et embellira son parti au détriment des autres ; ou comme laisser un fabricant de bonbons donner des cours sur la nutrition.

Après, cela dépend de comment est amené l’initiation. On peut très bien n’avoir rien à redire si l’initiation porte sur la présentation de l’environnement dans lequel évolue le chasseur : faune, flore, interactions entre eux, relâcher de perdrix. Certes, on pourrait déplorer le fait que des animaux empaillés (donc tués) fassent office de support, et on pourra très bien critiquer le relâcher de perdrix sachant qu’elles seront tirées par la suite, mais globalement, ce genre d’éducation n’a qu’une portée prosélyte limitée, donc acceptable.

Par contre, quand de la publicité est amenée pour faire croire à l’atout de la chasse,

ou si la découverte fait office d’explications sur le fonctionnement de la chasse, là par contre, ce n’est plus acceptable, parce que nous passons clairement à un endoctrinement pur et simple, qui n’a d’autre but que d’embellir la chasse en dépit de tout le reste.

Alors, la solution pour expliquer l’environnement sur le terrain ? 2 solutions existent : soit on invite chasseurs et écolos pour que chacun puisse donner sa version des faits, ce qui parait peu probable vu les chances que ça termine en règlement de compte, hélas ; ou alors, plus simplement, inviter des personnes neutres idéologiquement, c’est à dire, des personnes qui ne sont pas engagées sur l’écologie ou contre celle-ci, des personnes ne vivant pas de la nature, des personnes amateurs mais passionnées.

Est-ce si difficile à réaliser ? On pourrait le croire. Pourtant, il ne faut qu’une volonté politique pour y arriver, et libérer nos enfants du "combat" entre pro et anti chasse ; mais surtout, pour les préserver de toute vision destructrice de la nature par loisir... Mais ça, c’est loin d’être dans les mœurs.