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Ammophile à ligule courte (Ammophila breviligulata)


Espèce de plante herbacée vivace qui vit au niveau des dunes de sable stables (elle est parfois la seule à s’y trouver), puisqu’elle est un très bon exemple de plantes dites xérophytes. Cette plante est originaire de la région côtière de l’Amérique de l’Est (du Maine à la Caroline du Nord en passant par les Grands Lacs). Dans les années 1930, A. breviligulata a été introduit en Oregon (état de la côte pacifique des États-Unis) sur plus de 1 200 ha et aujourd’hui elle est l’espèce prédominante utilisées le long des côtes de l’Atlantique et des grands lacs pour la stabilisation des premières dunes de sable. Elle est également utilisée sur d’autres sites ayant des niveaux de salinité élevée et avec des conditions dures de sécheresse, pour lutter contre l’érosion.

Ces feuilles longues et étroites peuvent facilement se plier, et la surface rugueuse supérieure de la feuille contient les ouvertures d’échange de gaz, peut s’orienter au vent. Elle se répand rapidement dans son milieu naturel (de 1,8 à 3,0 m par an) grâce à ces rhizomes et peut produire jusqu’à 100 tiges par touffe chaque année.

Elle peut tolérer l’ensablement jusqu’à 1 mètre d’autant plus que cette tolérance stimule les rhizomes qui poussent verticalement et est un élément essentiel pour la bonne vigueur de la plante.

Cette plante vivace atteint entre 60 et 90 cm de haut à maturité. Sa tige creuse (autrement appelée chaume) est rigide et cylindrique pouvant aller de 5 à 80 cm de hauteur et reste courte si une inflorescence n’est pas produite. La plus importante floraison est habituellement observée au printemps, avec la production de fruits et de graines au cours de l’été et les feuilles sont conservées à l’année. L’ammophile à ligule courte a une durée de vie modérée par rapport à la plupart des autres espèces végétales et un taux de croissance rapide.

Les feuilles à la base de la tige, longitudinalement veinées et glabres, sont alternées et de couleur vert moyen à vert clair. Les feuilles les plus anciennes persistent en séchant à la base de la tige et sont de couleur brun.

Les limbes ont une largeur de 4 à 10 mm, ils sont ascendants, raides et droits. La moitié inférieure de chaque limbes vers sa base, est généralement plat, tandis que la moitié supérieure vers son extrémité, est souvent fortement enroulée. La surface interne du limbe, dirigée vers le chaume, est émoussée et bleu pâle, tandis que la surface extérieure du limbe est de taille moyenne, vert foncé et glabre. Les marges sont de texture rugueuse vers la pointe du limbe, de plus en plus lisse vers la base du limbe. Les ligules, courtes et membraneuses, ont une longueur d’environ 3 mm. Chaque panicule a une tige centrale et plusieurs branches latérales d’environ 5 cm de longueur.

Cette ammophile possède une floraison à dominante jaune. Plusieurs fleurs simples en épillets sur de courts pédicelles se produisent le long de chaque branche latérale de la panicule. Les épillets sont d’environ 9 à 15 mm de long et légèrement aplati, composé d’une paire de glumes, de lemmes, de paléoles membraneuses, et d’un fleuron unique. Les glumes sont de 9 à 15 mm de long et linéaires lancéolées le long de leurs surfaces extérieures. Il y a petite touffe de poils à sa base du fleuron qui est composé de l’ovaire, de trois étamines, et d’une paire de stigmates. La période de floraison se produit entre la fin du printemps et la fin de l’été. Les fleurs sont polonisées par le vent (anémochorie). Après la polonisation, les lemmes fertiles sont remplacés par des grains allongés appelé un caryopse est qui a une bonne capacité à flotter1.

Le système racinaire est fibreux et à long rhizome. A. breviligulata envahit les surfaces adjacentes en produisant des rhizomes plagiotropes. Ces rhizomes mesurent d’un à plusieurs mètres de longueur, pouvant atteindre une profondeur de 50 cm ; des pousses se développent ensuite sur certains nœuds de ces rhizomes (M. Maun, 1985). La reproduction peut également se faire par les rhizomes, et peut ainsi former de grandes colonies. Cette capacité à coloniser fait de cette herbe une plante très utile pour la stabilisation des dunes. Néanmoins, les piétons ou la circulation de véhicules qui font se plier ou se rompre les chaumes endommagent sérieusement les plantes pouvant même les tuer si la circulation est intense.


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Date de rédaction : 8 mars 2020

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