De plus en plus de personnes sont condamnées. Considérés comme lanceurs d’alertes, ils sont souvent sévèrement punis quand ils sont attrapés, à l’instar de ceux de Greenpeace, de L214 en 2013 et 2014 ou même sans étiquette. On pourra certes se poser des questions sur l’intitulé de lanceur d’alerte en elle-même, toujours est-il que ces gens, qui ne font que montrer la face sombre de nos sociétés, l’envers du décor, sont très souvent sévèrement condamnés, au point ou la condamnation dépasse bien souvent l’acte en lui-même et semble condamner plus l’idéologie que l’acte. Les personnes qui sont rentrés dans une usine nucléaire n’ont rien fait, ils n’ont rien saboté, rien détruit, ni même rien tagué. Celles qui filment ce qui se passe dans les abattoirs ne font rien de répréhensible pour la société, ils ne détruisent rien et ne font rien pour empêcher le bon fonctionnement de l’entreprise.

Alors, pourquoi tant de sévérité, et pourquoi nos institutions sont incapables de protéger les lanceurs d’alertes ? En réalité, rien de nouveau du côté des lanceurs d’alertes : du moment qu’ils remettent en question nos sociétés et leur fonctionnement, plutôt que de prendre en considération leurs observations pour une société meilleure, nos décideurs ont toujours préféré, et préfèrent toujours criminaliser les lanceurs d’alertes pour éviter la moindre remise en question, pour éviter de changer d’un iota le fonctionnement de nos sociétés, quant bien même ces fonctionnements sont inadaptés. Et plus ces lanceurs d’alertes mettent le doigt là où ça fait mal, plus ils prouvent leur dire et remettent en question le fonctionnement de nos sociétés, plus les institutions réagissent et punissent sévèrement. De là, on comprend mieux pourquoi les peines sont de plus en plus sévères.