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Le sauvage toujours accusé

Tuberculose bovine, grippe aviaire, échinococcose, rage... Ces maladies sont autant d’arguments pour mener des campagnes contre les espèces "sauvages".

Jamais nous n’avons entassé autant d’animaux, jamais nous n’en avons exploités à si grande échelle. Les fermes de 1000 vaches et plus poussent comme des champignons, des exploitations de plus en plus grandes, les individus ne sont plus aucunement considérés, déjà qu’à la base ils ne l’étaient que moyennement, toute trace d’individualité disparait petit à petit.
Et dans ces exploitations, n’importe quelle maladie devient dramatique, parce que leur transmission est généralisée. Bilan : à chaque maladie non contenue, on extermine à grande échelle. Les canards, qui ont déjà passé de mauvaises fêtes de fin d’année du à leur gavage, débutent 2017 tout aussi mal : à cause de la grippe aviaire, des centaines de milliers de canards sont actuellement en train d’être abattus.

Mais rassurez vous ! Ce genre de mesure n’est appliqué qu’en derniers recours, économie oblige : ça coûte cher de massacrer autant sans en tirer de bénéfices !
Avant cela, on préfère largement utiliser d’autres méthodes, comme la vaccination généralisée, quitte à menacer l’environnement tout entier, mais aussi, à accuser les animaux sauvages. En effet, quoi de mieux pour se dédouaner de nos pratiques et en même temps permettre de faire mumuse à quelques tortionnaires sadiques qu’on nomme chasseurs ?
Parce qu’il faut être sacrément de mauvaise foi pour oser accuser le blaireau ou le renard de maladies d’élevages industriels, alimentant par la même occasion la fable du loup et du mouton, parce que, certes, nos moutons gambadent librement -souvent sans protection ni surveillance- dans la nature, par contre, en ce qui concerne les élevages de vaches, canards et porcs, ça fait très longtemps qu’ils ne voient plus la lumière du jour de toute leur vie ! Alors prétendre qu’ils peuvent attraper des maladies via des blaireaux ou des renards, c’est une mauvaise blague.

Et qui en paye le prix ? La nature, bien sûr ! Avec ce facétieux prétexte, on va donc réaliser des campagnes de destruction de blaireaux mais aussi de renards, alors même qu’ils ont bien plus de risques de contracter ces maladies en nous côtoyant que l’inverse.

Et on insiste qui plus est : "Il est vrai que la nature a horreur du vide mais vu le taux d’infection des blaireaux - en 2016, sur 495 blaireaux autopsiés, une vingtaine étaient porteurs de la tuberculose -, on ne peut pas prendre le risque qu’un blaireau, contaminé par un cheptel qu’on abat, vienne recontaminer le nouveau cheptel de l’éleveur ou celui de son voisin"
20 sur 495 ? Ça représente... 4% de blaireaux infectés !!

Rappelons, une fois encore, que la rage n’a pas été maitrisée par les campagnes d’exterminations, mais bien par les campagnes de vaccination.
De plus, le blaireau étant un animal nocturne, forestier, comment pourrait-il contaminer des élevages qui ne fonctionnent que la journée, en plaine, loin des forêts et dans des bâtiments protégés ? Quand bien même on parlerait des exploitations plus réduites, en hiver, les animaux sont à l’intérieur, il est impossible qu’ils se fassent contaminer, qui plus est par des blaireaux qui nous évitent depuis bien longtemps.

Ces arguments ne sont donc que des prétextes pour se donner une pseudo bonne conscience et ainsi continuer à massacrer blaireaux, renards, mais aussi tout autre animal sauvage du moment que ça fait tourner le commerce tout en faisant plaisir à une poignée d’illuminés qui ont pour loisir de tuer voir de torturer des animaux. Pauvre humanité.

(Photo Philippe Moës)

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Date de rédaction : 8 janvier 2017

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