Autant la surpêche fait des ravages et est de plus en plus souvent en tête d’affiche des actualités, à raison (mais cela ne dure jamais très longtemps), autant la pêche "classique" n’est que rarement abordée, si ce n’est jamais. Pourtant, le nombre de pêcheurs amateurs n’est pas anodin, au point que de nombreux points d’eau manquent de poissons. Et même sans cela, de nombreux concours sont réalisés tout au long de l’année, permettant aux clubs de pêches de se faire un peu d’argent, et pour attirer les gens autres que leurs membres, une solution est systématiquement adoptée : des lâchers de poissons, en général des truites.

Alors certes, ce sont des poissons locaux, adaptés à nos rivières, mais la quantité introduite est gigantesque (souvent, plusieurs centaines), issus d’élevages donc potentiellement malades, et surtout, pas du tout adaptés à la vie sauvage. Comme pour les chasseurs, le carton est assuré, les pêcheurs sont contents, mais du côté des truites, c’est le massacre garanti, et même si elles vont rapidement apprendre à faire plus attention, la quasi totalité va être pêchée et tuée dans la journée.

Et les survivantes ? Les voila dans un milieu naturel où elles vont dévorer tout ce qui se trouve à leur portée. Si il s’agit de truite arc-en-ciel, vu qu’elles sont introduites, elles sont destinées à mourir puisque ne pouvant pas se reproduire.
Et même si il s’agit de truites fario, étant territoriales, cela va bouleverser les fonds en perturbant les truites sauvages si il y en a. Et si il n’y en pas, il y aura malgré tout une grande perturbation dans ces rivières à cause du grand nombre de truites introduites.

A t-on eu des études sur l’impact de ces lâchers ? Les clubs font-ils des analyses de l’état de leurs cours d’eau avant des lâchers ? Après ? Comme pour les chasseurs, aucun compte n’est rendu, rien ni personne ne demande quoi que ce soit alors même que ces lâchers et concours ont lieu plusieurs fois par ans, éradiquant toute la faune et la flore de nos cours d’eau, détruisant toute logique naturelle sans que ça n’émeuve personne. A quand une remise en cause de ce système ? A quand une véritable gestion, censée et chiffrée de ces activités ?