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L’humanité ne sait pas gérer les espèces invasives ni les fléaux

Ce n’est pas une opinion, c’est une réalité historique, preuves à l’appui.

Lorsqu’une espèce invasive arrive, lorsqu’un fléau comme une maladie débarque, la solution trouvée est toujours la même : tuer. On tue tout, les infectés, les porteurs, les non porteurs, par précaution, par nettoyage... Pour des résultats souvent mitigés. Ou pire : nul ou favorisant même le fléau. Exemples à l’appui.

Peste : la peste est apparue à plusieurs reprises, la plus meurtrière ayant été la peste noire, tuant un quart de la population. La solution ? Isolement, traitements. Le massacre ne changeait rien.

Rage : le renard a été massacré pendant des décennies pour limiter la rage. Des millions de renards ont été tués, en vain, puisque la maladie continuait d’avancer... La solution ? Des vaccins, inaugurés par la Suisse. Comme quoi, mieux vaut guérir que tuer...

Algue tueuse : apparue dans les années 80, elle a été considérée comme un fléau qui allait anéantir tout l’écosystème... Et puis soudainement, sa progression s’est stoppée, régressant à 80%, comme si son invasion n’était que temporaire... Preuve que la nature sait s’adapter, même si nous n’avons pas encore compris pour quelle(s) raison(s).

Vache folle : plus de 2.4 millions de bêtes abattues, alors que l’origine du mal était l’alimentation fournie aux bovins.

Écureuil gris : en Angleterre, l’écureuil gris a pris peu à peu la place de l’écureuil local, l’écureuil roux. Aucune mesure ne semblait enrayer la progression de l’écureuil gris, la fin de l’écureuil roux était programmée : de 3.5 millions à 140000, la destruction des écureuils gris ne changeait rien, par contre,la protection d’un prédateur, la martre des pins, est en train de changer la donne. Comme quoi, l’équilibre naturel gère bien mieux les choses que notre "gestion" à coup de coups de fusils...

Autres exemples en cours, avec le frelon asiatique, arrivé en 2004, qui ne cesse de progresser d’années en années malgré de nombreux moyens de luttes -à comprendre, de destructions- mis en place ; la renouée du Japon, la Jussie, mais plus généralement, toutes les espèces invasives.

De nombreux exemples, donc, avec, pour solution, toujours la même : on tue. Et quand ça ne marche pas, eh bien, nous voila démunis, alors on fais ce qu’on fait le mieux : on tue toujours plus.
Alors oui, on arrive bien à supprimer certaines espèces locales en les tuant, souvent de façon involontaire par ailleurs, mais en ce qui concerne ces espèces invasives, ces espèces qui s’adaptent, généralistes, la tuerie ne va que légèrement ralentir l’avancée, en aucun cas la faire reculer ni même l’arrêter.
Alors, à quand une remise en cause de nos pratiques de "gestion" ?


© Lelision - 2020