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Dur d’être princesse

La vie d’une princesse fourmi est très diversifiée et semée d’embuches.

Après une première vie à l’état d’œuf puis de larve, chouchoutée par mes nombreuses sœurs, je suis passée en phase de cocon, immobile, ou je pouvais entendre la vie de la colonie continuer, à toute allure. Cette phase terminée, j’émergeai, d’abord en nymphe nue, puis, après quelques heures de mon ultime développement, je naquis une seconde fois, cette fois, sous la forme d’une fourmi ailée : je suis une princesse.

Née au cœur d’une colonie populeuse, la vie ici va à cent à l’heure : la fourmilière est constamment parcourue par des ouvrières vaquant à des occupations diverses et variées, comme la chasse, la découverte de nouveaux endroits, le soin du couvain, le soin à la reine ou la défense de la colonie.
Moi, je ne ferais jamais aucune de ces taches, et pour cause : à peine née, et déjà, une seule obsession m’habite : quitter la colonie, quitter cette véritable fourmilière composée de centaines, voir de milliers de fourmis, toutes mes sœurs, pour fonder ma propre colonie.

Malgré les soins prodigués par mes sœurs, je n’attends qu’une opportunité pour m’envoler, et je n’attendrais pas bien longtemps : quelques jours, quelques semaines tout au plus, attendant le moment propice, idéalement, une forte chaleur avant ou après un orage, me permettant ainsi de creuser plus facilement l’emplacement de mon nid.
Ça, c’est en théorie bien sûr, car avant cela, une fois la difficile phase d’envol amorcée, il va falloir aller à un point de rendez vous que nous seules, fourmis connaissons. Un point ou mâles et femelles se rencontrent, et de là, nous nous accouplerons.
Une fois ceci fait, mon bref amant s’en va mourir de sa belle mort, ayant réalisé le seul et unique but de sa vie : se reproduire. Pour moi par contre, point de repos.
Désormais, il va falloir que je trouve l’emplacement de mon nid, et pour cela, je vais devoir éviter tout les nombreux potentiels prédateurs de ma route. Tache d’autant plus difficile que, une fois l’accouplement effectué, à peine posée, je vais m’arracher les ailes, devenues inutiles pour mon futur nid.

Après une vie entourée de milliers d’individus me protégeant, et après une vie à son opposée où des centaines d’individus seront mes ennemis, si j’ai la chance et la force de tous les éviter -l’affrontement n’est guère envisageable pour moi- et si j’ai la chance de trouver un bon emplacement, que j’ai le temps de creuser suffisamment pour me mettre à l’abri, ma troisième vie débute, encore une fois, à l’opposé de mes précédentes vies : désormais, je suis totalement seule.
Une fois ce calme trouvé, et lorsque je me sens rassurée et protégée, je vais commencer ce que jamais plus je n’arrêterai : pondre.

Une fois mes premiers œufs pondus, je vais devoir en prendre soin, tout en prenant soin de moi pour ne pas que je meure. De longues semaines vont ainsi durer, ou, jour après jour, chacun des œufs grandira peu à peu, et ou je continuerais à pondre périodiquement afin d’alimenter ma future fourmilière.
Plus d’un mois après ma première ponte, mes premières ouvrières naissent. Me voici à nouveau accompagnée, par mes enfants cette fois, toutes des filles pour le moment, mes ouvrières, qui vont m’épauler dans un premier temps dans ma tache de soin au couvain.
Mais, les naissances continuant, je me consacre de plus en plus uniquement à la ponte. Entre temps, les premières ouvrières vont s’occuper du couvain, mais aussi, vont commencer à parcourir le territoire et à ramener à manger : plus d’un mois sans nourriture, j’étais affamée et sur le point de défaillir.

Après quoi, jour après jour, ma colonie va se développer. Mes filles vont peu à peu s’occuper de tout, du couvain à la nourriture en passant à la construction du nid, et je deviendrais bientôt un rouage comme un autre dans cette colonie.
Contrairement à ce que vous pensez, humain, mon titre de reine, que je suis devenue dès les premières naissances, est usurpée : je n’ai aucun pouvoir, juste une fonction que je me dois de remplir. Arrivée à ce stade, la colonie ne fera que croitre, à conditions que les ressources le permettent, et si aucun incident ne survient : prédation, éboulement, piétinement, noyade suite à des inondations ou fortes pluies, et surtout, empoisonnement, par vous, qui n’aimez pas nous voir et vous empressez bien souvent de nous tuer.

Ainsi va la vie des reines, ainsi va la vie des fourmis, des êtres qu’on ignore bien souvent mais qui sont indispensables à la vie, en nettoyant véritablement tout les cadavres d’insectes et en stoppant l’accroissement de nombreux insectes qui, sans les fourmis, pulluleraient et causeraient d’importants dégâts.

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Date de rédaction : 7 août 2016
Dernière modification : 2 janvier 2016

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