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Ce n’est que du cinéma #2 : les dents de la mer

Dans cet article, nous n’allons pas traiter film par film, puisqu’ils sont tous basés sur la même trame.
Gros succès des années 80, ce film fut particulièrement catastrophique pour les requins en général, le requin blanc en particulier.

L’histoire est toujours la même : une station balnéaire ou une ville dépendante du tourisme lié à ses plages, un requin qui débarque et attaque, d’abord de façon isolée, puis de plus en plus souvent. Le héros tente de convaincre le maire ou le responsable de fermer les plages, mais ce dernier refuse pour préserver l’image de sa station. Après une autre attaque, une réunion avec les commerçants a lieu ; le responsable ainsi que les commerçants refusent toute fermeture, nous laissant voir la complexité de l’affaire pour des gens dépendants d’une manne financière unique.
Il va alors être décidé de tuer le requin et, bien évidemment, ça va attirer des chasseurs de prime qui iront nourrir le requin.

Ce n’est que lorsque le héros se décide à prendre les choses en main qu’ils arriveront finalement à tuer le requin, après bien des déboires et la perte de certains de leurs compagnons.

Pourquoi ces films ont-ils eu de tels succès ? La narration, la réalisation, le mystère entourant les requins, le côté horreur, mais aussi, par le fait que le film joue avec des réalités sur le requin.
En effet, de nombreux éléments indiqués dans les films sont totalement vrais, que ce soit au niveau des mœurs des requins que des espèces. Il est même indiqué que seule 6 espèces sont dangereuses pour l’homme.
Par contre, du côté de la férocité des requins et de leur attirance pour la chair humaine, c’est évidemment totalement faux.

D’abord, il faut savoir que la majorité des attaques sont le fait d’erreur de la part des requins : sur sa planche de surf, vu de dessous, on peut nous confondre avec un phoque. A ce moment, une fois mordu, sentant un goût différent, le requin va bien souvent immédiatement lâcher prise. Hélas, sa puissante mâchoire aura abondamment fait saigner la victime, voir, aura arraché un morceau de chair. Cette hémorragie dans l’eau de mer ne pourra pas s’arrêter avant plusieurs heures, ce qui sera souvent fatal à la victime.

Revenons au film, qui nous parle du grand requin blanc, considéré comme l’une des espèces capables de s’attaquer à l’humanité.
Comme indiqué précédemment, déjà, le considérer comme un mangeur d’êtres humains est faux : si le grand requin blanc est le requin qui provoque le plus d’attaques, le chiffre reste extrêmement faible (80 attaques par an toutes espèces confondues), et c’est surtout du à son habitat qui englobe les côtes.
Ensuite, sa taille. Le film nous le présente comme un spécimen de plus de 6 voir 7 mètres, ce qui est très rare (mais pas forcément faux).
Après, sa consommation. Le requin tue sa proie non pas en la dévorant vivante, mais en prélevant un morceau et en le laissant mourir par l’hémorragie provoquée. Ensuite seulement il va consommer la carcasse.
Dans le film, les attaques vont forcément finir par un repas complet alors que la proie est encore vivante, sans mâcher. Dans le premier film, une des victimes va même être entièrement manger, d’un seul coup, ce qui est totalement surréaliste (mais a un effet cinématographique bien trempé, je m’en souviens encore).

Mais la plus grosse exagération, c’est l’obsession du requin à traquer et à manger des humains, à les attaquer systématiquement, comme si le requin n’avait aucune autre proie... Et pour ce faire, le film use et abuse de faits totalement irréalistes, comme l’attaque d’embarcations et même de bateaux !

N’oublions pas non plus la consommation excessive des requins : en réalité, les requins ne mangent qu’une fois tout les 2 à 3 jours, et peuvent jeûner plusieurs semaines.

Bref, le film use d’exagérations pour instiller la peur du requin afin que son personnage "principal" soit le plus effrayant et le plus sanguinaire possible. Bien ! C’est un impératif de ce genre de film, et c’est normal que le spectateur doit avoir peur dès son apparition ; si le tueur sanguinaire était une jolie princesse, ce serait tout de suite moins crédible.
Le problème, c’est que ce personnage est issu d’une espèce bien réelle, qui plus est, qui a, déjà à la base, mauvaise réputation. Et ce personnage n’arrange en rien la réputation du grand requin blanc !

L’autre gros problème, c’est que niveau tueries, l’humanité est bien supérieure aux requins : 80 attaques dont une vingtaine de morts en moyenne par an pour les requins contre... 100 millions par an pour notre espèce.

Au final, à votre avis, qui est l’espèce la plus dangereuse ?

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Date de rédaction : 15 juillet 2017
Dernière modification : 24 juillet 2016

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